Tourisme culturel : quels musées visiter à Nice ?

Depuis la baie des Anges qui a fait sa célébrité, la cité niçoise rayonne dans le monde entier. Au-delà de ses paysages maritimes et de son arrière-pays qui attirent de nombreux touristes, elle regorge de musées qui témoignent d’une histoire à la richesse exceptionnelle.

Musée Matisse

Entre Nice et le peintre fauviste, l’histoire d’amour est telle que le musée qui lui est dédié compte parmi les vastes collections mondiales de ses œuvres. Dans le cadre d’une demeure génoise du XVIIe siècle, le Musée Matisse est l’occasion de parcourir l’ensemble des périodes d’une production magistrale.

Depuis « Nature morte aux livres », première toile peinte en 1890, jusqu’à « Fleurs et fruits », qui fut l’un de ces derniers collages monumentaux, les visiteurs peuvent ainsi se délecter de réalisations uniques. Peintures, gouaches découpées, dessins, gravures, sculptures et livres illustrés sont visibles de salle en salle, ainsi qu’une diversité d’objets ayant appartenu à Henri Matisse.

La quasi-totalité des sculptures qu’il a réalisées sont en outre présentées aux visiteurs. On compte aussi une large place consacrée aux arts décoratifs, céramiques, tapisseries et photographies.

Musée National Marc Chagall

Autre passage obligé pour les amoureux d’œuvres d’art clé du XXe siècle, le musée Chagall réunit l’un des plus grands ensembles consacrés à l’artiste. Conçu du vivant du peintre sous l’égide d’André Malraux, alors ministre de la Culture, il propose une immersion complète au cœur des peintures illustrant le « Message biblique » cher à Chagall.

On y trouve l’intégralité des esquisses préparatoires de cette célèbre série, en plus d’une multitude de toiles d’inspiration religieuse. Il s’agit incontestablement d’un des musées les plus richement dotés en ce qui concerne le peintre russe dont la palette a largement puisé dans les couleurs du Sud dans les environs de Saint-Paul-de-Vence. « Exodus », triptyque « Résistance », « Résurrection », « Libération », vitraux et gouaches complètent cette collection magistrale.

Musée des Arts Asiatiques

En franchissant la porte du Musée d’art asiatique, c’est à une collection majeure à laquelle les visiteurs ont affaire. De vitrine en cimaise, l’univers millénaire d’extrême orient se décline à travers de précieux objets d’art sacré traditionnel, aussi bien d’Inde, du Cambodge, de Chine ou du Japon. Ses collections s’enrichissent constamment de nouvelles pièces que le commissaire-priseur chargé des acquisitions se procure dans les ventes internationales, auprès des experts d’art asiatique tel que Kubera Art Asiatique et des collectionneurs.

Le bâtiment de l’architecte japonais Kenzo Tange offre ainsi une déambulation contemplative d’une statuette khmère à une tenue de samouraï, d’une terre cuite inestimable à une sculpture en bronze d’époque mandchou. Une large part est consacrée en outre au culte bouddhiste autour des représentations de Bouddha et d’une approche pédagogique de la divinité. La peinture chinoise contemporaine y est mise à l’honneur, tout comme des œuvres classiques et des objets d’art rares.

Musée Masséna

Afin de découvrir les riches heures de l’histoire de la région niçoise, une étape au musée Masséna s’impose. Dans un bâtiment à l’architecture éblouissante, le visiteur est convié à un voyage dans le temps, celui de l’époque où le Comté de Nice était au cœur de la Provence, de la Savoie et de l’Italie du Nord.

Une large partie est consacrée à une approche thématique et chronologique de l’histoire de Nice de 1792 à 1939 sur un mode pédagogique richement illustré. Dans un cadre de boiseries exceptionnelles et de mobilier style Empire, les temps forts de l’histoire locale sont abordés. Des milliers de documents appartenant à la bibliothèque de Cessole sont également présentés. Entre autres pièces rares, cette visite est l’occasion de voir le masque mortuaire de Napoléon réalisé par le Docteur Arnolt, le diadème de Joséphine en nacre, or, perles et pierres de couleur offert par Murat à l’Impératrice et le livre écrit par le Préfet Liegeard.

Musée des Beaux-Arts

Installé dans une demeure dont l’architecture monumentale et l’escalier en marbre sont parmi les plus fameux, le musée des Beaux-Arts accueille une collection nourrie au fil des ans par de riches donations. Parmi les pièces majeures, notons la présence de peintures et de sculptures couvrant plusieurs siècles artistiques, du XVIe jusqu’au siècle dernier.

Jan Brueghel de Velours, de superbes Fragonard et des Vanloo du XVIIIe le disputent aux œuvres de Jean-Baptiste Carpeaux, comme un plâtre du « Buste de l’impératrice Eugénie » de belle facture. La Belle Époque est elle aussi dignement représentée, tout comme les peintres orientalistes, pour finir avec Raoul Dufy dont les œuvres méritent une visite, comme celles de Courbet ou du salon Jules Chéret.

Musée d’Art Naïf

Installé dans un château entouré d’un parc aux essences rares, le musée d’Art Naïf réunit les plus grands noms de ce courant pictural à travers lequel s’expriment un imaginaire foisonnant et une spontanéité qui en fait la saveur. D’envergure internationale, le musée niçois consacre donc un panorama unique au monde à des figures majeures d’un style qui inspira les artistes du XVIIIe siècle à nos jours.

Les visiteurs peuvent ainsi admirer des œuvres du Douanier Rousseaux, aux côtés de peintures, sculptures, dessins et affiches d’artistes de renom tels que Bauchant, Bombois, Vivin, Séraphine, Rimbert, Lefranc, Rabuzin, Ivan et Josip Généralic, Lackovic, Grandma Moses, O’Brady, Haddelsey, Ligabue ou Vivancos.

Museum d’Histoire Naturelle

Avec plus d’un million de spécimens, le Museum d’Histoire Naturelle est un lieu propice à la découverte de la biodiversité des régions méditerranéennes mais aussi d’Amérique du Sud, d’Afrique et de Madagascar. Des nouveautés viennent constamment compléter les collections existantes, l’établissement muséal étant un lieu de référence pour une approche de la faune et de la flore.

En plus de ses séries d’oiseaux, de mollusques, de minéraux et de fossiles originaires principalement de la région, il accueille une collection d’exception qui réunit pour les curieux et passionnés l’ensemble des poissons, plantes à fleurs et champignons que l’on peut rencontrer dans le pays niçois. Une large part est en outre consacrée aux minéraux régionaux, emblématiques de la richesse du moyen pays dont la géologie préalpine réserve quelques surprises.

Musée National du Sport

En égrenant plus de 500 ans d’histoire sportive au fil de ses collections, le Musée National du Sport offre au public un panorama de la pratique sportive dans le monde entier. La scénographie permet de vivre ou revivre les grands exploits athlétiques dans toutes les disciplines, du ballon de la finale de la Coupe du monde 98 à la raquette de Yannick Noah, en passant par les gants de Marcel Cerdan ou les skis de Jean-Claude Killy. Plus de de 45 000 objets et 400 000 documents racontent ainsi les grandes épopées sous une forme immersive originale. Les amateurs apprécieront des collections qui mettent en lumière l’ingéniosité des sportifs du monde entier.

MAMAC

Avec plus de 1 300 œuvres offertes aux regards, les collections du Musée d’art moderne et d’art contemporain peuvent se prévaloir de couvrir une vaste période s’étendant des années 1950 à nos jours. On y croise tous les temps forts des courants artistiques qui ont jalonné le XXe siècle avec 300 artistes majeurs.

Nouveau Réalisme européen et Pop Art américain y côtoient des pièces prépondérantes de l’Art minimal, héritier du mouvement Bauhaus, ou de l’Arte povera qui bouscula la création de la fin des années 1960 après son apparition dans l’Italie voisine. Par ailleurs, en consacrant une salle entière aux œuvres d’Yves Klein, plasticien emblématique du bleu monochrome, le MAMAC présente au public une collection unique au monde. Enfin, la sculptrice Niki de Saint Phalle a enrichi le musée niçois d’une donation qui offre l’une des plus importantes collections visibles en Europe.

Et comme l’art contemporain a également été marqué par l’effervescence de l’École de Nice, ses porte-drapeaux majeurs y figurent en bonne ligne, tout comme Supports/Surfaces et Fluxus.

Musée d’Archéologie

Autre lieu de la culture niçoise, le musée d’Archéologie situé sur la colline de Cimiez offre à la curiosité des visiteurs des collections antiques témoignant du passé de l’ancienne cité romaine antique de Cemenelum. Bâti sur le site historique des thermes romains dont l’état de conservation est tout à fait remarquable, le musée expose les résultats de nombreuses fouilles et des objets qui attestent d’une histoire millénaire. Parmi les pièces réputées, le site permet d’admirer des bornes militaires datant d’Auguste et Hadrien, un sanglier-enseigne, des monnaies rares ou une statue monumentale d’Antonia Minor remontant au Ier siècle.

Musée Prieur du Vieux Logis

Véritable évocation du passé dans le cadre d’un ancien moulin transformé en prieuré par son propriétaire, le Musée Prieur du vieux logis est une reconstitution fidèle d’un intérieur du XVe siècle. Les collections sont une invitation à la découverte de l’art religieux médiéval mais aussi d’objets usuels du quotidien rassemblés par le Révérend Père dominicain Alfred Lemerre, féru d’art ancien.

Treize salles permettent d’admirer en situation une chambre Renaissance ou une salle gothique, une cuisine à la riche batterie et une splendide Pietà flamande du XVe siècle. Le charme du Musée Prieur du Vieux Logis tient aussi à sa situation entourée d’un jardin digne d’intérêt pour profiter de cette visite.

Musée de la photographie Charles Nègre

En plus de la collection constituée des clichés de Charles Nègre, le musée permet de traverser une histoire complète de la photographie avec l’un de ses précurseurs. Le fonds comprend également des tirages modernes comme des documents anciens de belle facture. Scènes de genre dans lesquelles le photographe de Grasse excellait côtoient plus de 1 000 œuvres photographiques de Plossu ou Georges Rousse. À travers les expositions temporaires, de jeunes photographes sont en outre mis en avant. Enfin, les passionnés ont accès à un centre de documentation qui recèle plus de 3 700 ouvrages en consultation et constitue une ressource bibliographique de la première importance.

Musée de préhistoire de Terra Amata

Implanté sur un gisement de fouilles archéologiques réputé dans le monde entier, le Musée de Paléontologie Humaine de Terra Amata fait connaître l’un des plus anciens foyers de peuplement. Les visiteurs peuvent ainsi apprécier la mise en espace du mode de vie des chasseurs d’éléphants, rhinocéros ou cerfs dont les cabanes étaient construites sur la plage.

La muséographie organisée autour de la fouille de ce site niçois offre un parcours interactif. En complément d’une visite musée d’Archéologie situé sur la colline de Cimiez, le musée invite à une exploration des arènes et de l’amphithéâtre puis à une promenade le long des rues dallées datant de l’époque paléochrétienne.

Palais Lascaris

Les passionnés d’instruments de musique anciens n’hésiteront pas à se rendre dans le palais Lascaris afin d’admirer plus de 500 pièces qui en font une collection de tout premier ordre. Au cœur du Vieux-Nice, cette demeure aristocratique est également admirable pour les tapisseries flamandes et d’Aubusson qui ornent ses murs.

Mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles complètement cet écrin où des peintures à thèmes religieux rappellent l’influence de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Le bâtiment compte des éléments décoratifs de tout premier ordre, comme des plafonds peints à la fresque vers la fin du XVIIe siècle, celui figurant « la Chute de Phaéton foudroyé par Jupiter » étant l’un des plus fameux.

Le tourisme culturel niçois a de quoi séduire en offrant une palette de visites éclectiques. L’art y est à l’honneur sous toutes ses formes, à travers toutes les époques et à travers le monde, depuis les couleurs de Matisse jusqu’aux images de Bernard Plossu ou des fonds exceptionnels d’art asiatique et de mobilier gothique. Il existe d’ailleurs des formules de Pass qui permettent de cumuler les visites avec un seul ticket. Quoi qu’il en soit, les propositions étant particulièrement alléchantes, elles méritent d’être inscrites au programme d’un séjour culturel à Nice.